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XV-Le Diable : Interprétation

Tirage approprié

  • Le tirage de l’ombre et de la lumière
  • Comment éclairer mon Ombre ?

Signification / Interprétation

Le Diable est le principe différenciateur de l’ego qui sépare, qui ne veut pas perdre son petit monde, qui a peur de ne pas avoir (avidité inquiète). Il symbolise la nécessité de regarder notre Ombre et de nous libérer de nos chaînes (relations et/ou comportements toxiques, dépendances, addictions, drogues…), sources de souffrance. Ces relations de dépendances qui nous enchaînent peuvent se déployer dans les quatre énergies : Deniers (Terre), Bâton (Feu), Épées (Air) et Coupes ( Eau).

C’est un Arcane de conscience et de transcendance qui nous permet d’aller regarder notre Ombre : les tentations multiples, les prises de risque, les dangers auxquels on s’expose quand on suit des penchants pervers, que l’on donne raison à nos enchaînements, à nos désirs et à nos peurs, au lieu d’écouter la voix de notre raison et de notre conscience. C’est l’Arcane de la tentation, de la puissance de l’Ombre qui est fausseté, ignorance, aveuglement, mais aussi perversion et orgueil.

L’Arcane du Diable est en lien avec l’argent, mais aussi avec la jouissance, la sexualité et le plaisir des sens, et encore avec l’intuition, le magnétisme et la créativité. Le Diable permet une très grande expressivité, soit au niveau charnel soit au niveau spirituel : on peut se lâcher, pour le meilleur ou pour le pire !!

La sexualité occupe en particulier une place importante dans de nombreuses pratiques occultes, dans la magie noire (en connexion avec l’Ombre) et dans la magie blanche (en connexion avec la pureté divine).

Le Diable représente l’attachement aux valeurs sexuelles qui devient alors synonyme de privation de liberté et d’enchaînement. Il est le symbole de la tentation redoutable de la transgression. Les seins symbolisent la libido, la force instinctive présente en chaque être. Le Diable signale une limite, un interdit : il est « le gardien du seuil ». L’enfer serait cette illusion née de la peur de l’autre.

« Le piège tendu par le Diable est de nous faire croire à l’erreur. Or on ne peut échapper à soi même et la seule tentation à laquelle nous puissions redouter est bien la promesse du Diable : l’or, le Soi. Lorsque le Soi est atteint, le royaume des cieux est trouvé ; le reste est donné par surcroît. Alors tout s’illumine : seules nos peurs avaient douté. Le Diable résume la phrase clef de l’initiation suprême « Connais toi toi même », qui veut dire : connais l’erreur, connais l’ombre et le mal, cherche Ma face cachée, et quitte Mon apparence ».

Marcel Picard

Le Diable n’est pas sérieux, il tire la langue : l’humour est la partie essentielle de son caractère.
Il nous invite à regarder notre Ombre en gardant le sens de l’humour, afin de rire de nos petitesses, de nos erreurs, de nos faiblesses… de nous moquer du monstre qui est en nous.

La langue tirée symbolise aussi la partie animale qui est en chacun.e de nous et que nous sommes censés dépasser. On retrouve un ange qui tire la langue dans l’Arcane XX, le Jugement, symbole de l’élévation de conscience et d’une renaissance sur le plan spirituel. Le Diable qui tire la langue – et l’ange du Jugement – nous invitent ainsi à parler clairement, sincèrement, sans « langue de bois », et à demeurer dans notre vérité. Tirer la langue, en ce sens, c’est parler vrai (avec soi même, avec les autres), c’est nous montrer tel.les que nous sommes en acceptant totalement notre humanité.

Regarder la réalité en face – comme le fait le Diable – et parler sincèrement de son Ombre est une libération saine qui marque le début d’une guérison et d’une transformation ; en ce sens, le Diable parle à la fois de nos enchaînements ET de notre capacité à nous libérer de nos chaînes. La clef, c’est de lâcher l’ego et de choisir de vivre dans la conscience.

Le Diable est cet Ange aux ailes bleues de l’invisible qui règne sur l’inconscient. Il exerce un pouvoir créateur sur l’inconscient. Car il est l’ange déchu, Lucifer, littéralement le « porteur de lumière ».

Le Diable symbolise l’androgyne universel, c’est à dire l’intégration potentielle ou finale des opposés : le haut du corps est la partie humaine, consciente ; le bas du corps est la partie animale, inconsciente. C’est une potentialité en mouvement, une puissance dominatrice.

Les petits diables représentent les polarités de la loi fondamentale de l’énergie universelle attraction-répulsion. Cette force est de toute évidence l’amour, comme le confirme l’anneau sur le piédestal en forme de sphère rappelant la bague des mariés.

Pour Marcel Picard, les diablotins symbolisent l’Ombre constituée de la dualité Animus-Anima. Le fait qu’ils aient les mains attachées dans le dos souligne la notion de souffrance : « Qu’il soit identifié à l’argent, au sexe ou à la vérité, l’amour demeure le grand « tortionnaire  et purificateur de l’âme ». Telle apparaît dans le Tarot « l’ombre de l’Ombre » que nous portons en nous ».

Car l’être humain est à la fois ange et bête. Tiraillé entre sa bestialité et sa partie divine, il est dans une position intermédiaire : ainsi, comme le Pape, le Diable représente un pont entre l’inconscient et le conscient.

Pour Paul Marteau, « le Diable représente une forme de l’activité humaine, le brassage de la matière, dont l’Homme deviendra l’esclave, après avoir obtenu un succès éphémère, ou s’en libérant par les pouvoirs de la connaissance. C’est l’Homme agissant dans la matière par sa propre puissance, sans appui spirituel, de sorte qu’il est soumis de transgresser la morale cosmique et de céder à ses instincts. La lame signifie réussite dans la matière par l’effort direct et les conseils et la raison ou l’abandon à la fatalité ».


Mots clefs

Forces de l’inconscient, passion, désir, sexualité, attraction sexuelle, tentation, concupiscence, orgueil, fantasmes, créativité, liens toxiques, attachement, dépendance, possessivité, jalousie, égoïsme, inconstance, adoration, enchaînement, argent, emprise, Ombre, obscurité de l’âme, cruauté, magie noire, interdit, transgression, trahison, grande vigueur sexuelle, pulsions, puissance d’emprise sur les autres, pouvoir occulte, magnétisme, libération, travail des profondeurs, contrat prometteur, grand rayonnement dans le domaine matériel, dans la réalisation concrète.


Description de la carte

Le Diable – une créature ailée, entièrement nue, pourvue de cornes, avec des pieds munis de griffes – se tient debout sur un piédestal en forme de sphère. Son corps est hermaphrodite (un sexe d’homme et des seins de femme). Il tient une torche allumée dans sa main gauche. De la sphère partent deux cordes où sont attachés deux diablotins, eux aussi munis de cornes et d’une queue, et entièrement nus.


Ce que me dit Le Diable

« Quand tu me vois, tu t’effraies car je suis ton miroir. Tout ce que tu ne veux pas voir de toi, en moi tu le vois. De face, vraiment, crûment. Je suis la vérité derrière le mensonge, la pureté derrière la perversion, la noblesse derrière l’avilissement, la droiture derrière le parjure, le calme de l’âme derrière la tempête des passions. Mais pour me connaître vraiment, tu dois traverser le miroir sombre de ton Ombre.

Ne joue pas à avec moi car le feu de la conscience te brûlerait. Bien plutôt pactise avec moi pour le bien de ton âme. Pour te libérer de tes chaînes, pour laver tes souillures. Parle moi de tes peines, de tes peurs de tes lâchetés, de te crimes. N’aie crainte : la plus grande des souffrances est l’ignorance, l’inconscience, le mensonge, la honte, et la résistance au réel.

Ne te cache pas, accepte les rivages sombres de ton être, baisse les armes du faux. Laisse alors apparaître ta beauté : ni lisse ni parfaite, elle est remplie des traces de ton humanité.
Tu es comme un meuble usé, patiné par le temps, plus beau encore qu’au premier jour car il a vécu, il a été utile. Tu es le coffre précieux de toutes tes expériences de Vie : n’en rejette aucune.

Ne refuse pas qui tu as été ni qui tu es, mais engage toi à t’élever, à te purifier, à te transformer pour ôter ta peau de bête et revêtir tes ailes d’ange. 
Si tu te fuis, tu n’es plus en unité ni en amitié avec toi même, alors tu es voué aux flammes de la souffrance et du malheur.
Mais si tu t’acceptes entièrement, tu rassembleras en toi tout ce qui est morcelé, dispersé, divisé : grâce à moi, tu célébreras dans les rires et la joie ton mariage intérieur et la naissance alchimique de la totalité de ton être. Et tu feras une fête déchaînée ! »


Étymologie du nom et signification

Le mot « diable » vient du latin ecclésiastique « diabolus », du grec « diabolos », signifiant « celui qui divise », avant de prendre le sens de calomniateur. Le préfixe « dia » en grec indique la dualité, la division : le Diable est celui qui sépare, désunit, dénigre, contrairement au « symbole » qui relie et met ensemble.

Dans la tradition judéo-chrétienne, le Diable est la personnification du mal. Il a plusieurs dénominations. Le mot hébreu du chef des démons est Satan qui signifie « adversaire ». « Lucifer » ou « Phosphoros » est celui qui apporte la lumière : le prince des lumières est cet archange aimé de Dieu qui se mit à la tête des anges révoltés, déchus et exilés du Ciel. « Belzébuth » signifie « seigneur du fumier » ou « seigneur de la maison suprême », c’est à dire l’enfer souterrain : c’est pourquoi il est aussi associé à Pluton, dieu des Enfers.

Avec le christianisme, le Diable devient le roi du monde terrestre et de ses tentations, comme dans l’évangile de Saint Matthieu (IV, 1-11).

Au Moyen Age, le Diable est représenté sous la forme d’un serpent ou d’un dragon (en référence au dragon de l’apocalypse). Puis, à partir du Xe siècle, sous une forme anthropomorphique et bestiale, et c’est ainsi qu’il figure dans le Tarot : un homme à cornes et aux pieds de bouc et autres attributs de la bestialité, proche du dieu grec Pan, la divinité orgiaque aux pieds fourchus, accompagné de son cortège de satyres dévergondés.

Le Diable représente le mal qui sort du coeur de l’homme et de ses passions égoïstes. Il préside aux pratiques divinatoires : c’est le patron des magiciens, des sorcières et des devins….
A partir de la Renaissance, il n’est plus odieux ni difforme : il devient un faune ou une allégorie.
Au XIXe siècle, il devient un héros romantique révolté contre Dieu : c’est le Faust de Goethe.


Symbolique

les cornes de cerf : Le Cerf est une image du Mercure alchimique (l’esprit pur) dont il possède tous les attributs : agilité, vélocité, luminosité, invisibilité et vitalité sexuelle. Les cornes servent aussi à l’expression du tempérament belliqueux et orgueilleux de l’animal. Mercure, c’est Hermès dans la mythologie grecque : il est souvent confondu avec Éros, le dieu de l’amour. Tous deux étaient adorés sous forme de phallus ou d’un homme muni d’ailes.

la corde au cou (des diablotins) : Symbole de l’infidélité (au sens religieux du terme), et de l’idolâtrie.

les ailes : L’aile est le signe de l’intelligence, de la compréhension et de la rapidité de la pensée. Les ailes allègent et affranchissent de la pesanteur.

la torche : Elle brûle et éclaire à la fois : c’est le feu du désir, mais aussi le feu de la conscience qui éclaire nos parts d’ombre. C’est la lumière de la conscience et de la vérité.

les griffes : Le Diable avec ses griffes rappelle le griffon, animal mythologique fabuleux mi-aigle mi-lion, symboles du Mercure alchimique.


Avec l’astrologie

Pluton et le signe du Scorpion : les forces de l’inconscient, la noirceur, mais aussi la sexualité, la profondeur de notre humanité, le magnétisme, l’ésotérisme.

transit plutonien.


En psychologie des profondeurs (C. G. Jung)

Le Diable est la représentation de l’Ombre jungienne : il symbolise tous nos attachements, nos addictions, nos croyances, nos illusions, nos mensonges, toutes les forces de l’inconscient qu’il est si difficile de débusquer et qui nous enchaînent au connu. A cause de notre Ombre, si nous ne mettons pas sur elle la lumière de la conscience, nous sommes amenés à répéter karmiquement les mêmes schémas négatifs de pensées, d’actions, de relations.

– Le Diable est une sagesse cachée, un symbole de la Fatalité : c’est, d’après Jung, la « prima materia » du processus d’individuation s’accomplissant à travers la souffrance ».


En numérologie

Le chiffre 5 et le pentagramme sont les symboles de l’homme et de la vie manifestée

L’Arcane XV est à rapprocher de l’Arcane V du Pape : pour accéder à la vie spirituelle et au monde divin, il est nécessaire de connaître d’abord le Diable qui est nous, afin d’accepter totalement notre humanité, constituée d’une partie animale et d’une partie spirituelle, divine.


En alchimie

Phase du Grand Œuvre alchimique : la préparation du ferment – Fixation (fiançailles).


Dans la Kabbale

samech : ס – l’appui (soutien, squelette)


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